INTERVIEW
DES Drs C. DURAFFOURD et J.C. LAPRAZ
par
Pierre Morin
P.
Morin
Quelles raisons vous ont amenés à publier cet ouvrage
qui propose un abord tout à fait nouveau et original du malade,
de ses maladies et des moyens de les traiter, alors que les progrès
de la médecine actuelle paraissent de plus en plus spectaculaires
?
Drs
Ch. Duraffourd et J.-C. Lapraz
Nous poursuivons ces travaux depuis près de 25 ans. En explicitant
l'approche originale que nous proposons de la maladie et du malade au
travers de la théorie endocrinienne du terrain, et qui est le
fondement de nos recherches, en illustrant les divers niveaux d'action
du remède phytothérapique dans l'optique de la Phytothérapie
clinique, en montrant son usage particulier en oncobiologie, nous pensons
apporter une réponse constructive à la crise profonde
que traverse la médecine actuelle.
En effet, derrière son efficacité apparente, la médecine
est en réalité gravement malade. Pour nous limiter au
seul exemple de notre pays, les sommes d'argent engagées pour
les soins de santé croissent de façon vertigineuse. Nous
serions en droit d'en attendre une amélioration du niveau global
de la santé.
Nous assistons, au contraire, à une explosion d'affections graves
ou inconnues, notamment de nature immunitaire. Des maladies que la médecine
croyait à tout jamais matrisées, telle la tuberculose,
sont en pleine résurgence. De surcroît, malgré les
médicaments chimiques performants dont elle dispose, elle est
souvent incapable de faire correctement face à nombre d'affections
qui pourtant semblent banales.
Si chacun peut se rendre compte que les solutions socio économiques
proposées n'aboutissent qu'à l'éclatement du système
de santé, nous pensons que la situation est d'un ordre beaucoup
plus grave que simplement financier. Il s'agit en réalité
d'une crise conceptuelle qui frappe la médecine. Ainsi, lorsque
10 à 15 % de malades sont hospitalisés annuellement pour
des maladies induites par des médicaments de synthèse,
il est un devoir pour le médecin de s'interroger sur le sens
de sa pratique et de reconsidérer les notions mêmes de
santé, de maladie, de thérapeutique.
Drs.
J.C. Lapraz et C. Duraffourd, face à Pierre Morin
P.
Morin
Vous éprouvez une méfiance fondamentale envers l'allopathie
?
Drs
Ch. Duraffourd et J.-C. Lapraz
La vraie question est de savoir quel est le juste médicament
qui convient au patient, à l'instant précis où
il vient consulter, et dans la perspective de son devenir.
Nous n'éprouvons de méfiance qu'à l'égard
des traitements qui peuvent être nuisibles aux malades. Qu'il
s'agisse de remèdes surpuissants abusivement ordonnés,
de principes phytothérapiques mal prescrits, ou d'éléments
homéopathiques laissant évoluer une maladie grave car
inadaptés à des patients qui nécessiteraient une
thérapeutique plus active.
Nous avons vingt cinq années d'exercice quotidien de la médecine,
à la fois libérale et hospitalière.
Malheureusement, la médecine classique a mis hors de son champ
d'utilisation thérapeutique la plante médicinale. Celle-ci
est pourtant un des éléments les mieux adaptés
à la physiologie de l'homme et au soin de ses maladies. A la
condition absolue qu'elle soit correctement utilisée...
P.
Morin
Que déplorez-vous le plus dans la vision actuelle de la médecine
?
Drs
Ch. Duraffourd et J.-C. Lapraz
Sans aucun doute, sa vision étroite et à court terme.
A partir du moment où le regard que pose le médecin sur
le malade n'intègre pas les dimensions du court, du moyen et
du long terme, et ne le considère pas dans une vision panoramique
et dynamique, son approche est fondamentalement faussée.
A partir du moment où l'on s'engage dans une voie exclusivement
analytique, on perd l'être réel, car on ne fait plus la
synthèse. Nous sommes dans une médecine éclatée
qui n'arrive pas à recomposer l'objet de son étude : l'homme.
P.
Morin
Vous affirmez que le choix officiel du "tout-allopathique" bute maintenant
sur ses limites...
Drs
Ch. Duraffourd et J.-C. Lapraz
Tout le prouve. Nous assistons tous les jours aux revers de cette approche
exclusive. On consomme de plus en plus de médicaments chimiques
sensés pouvoir tout guérir, et la Sécurité
Sociale est au bord du gouffre. Le mythe panacéen du médicament
de synthèse ne peut résister à une analyse objective
de la situation de la Santé en France.
P.
Morin
Le développement de la médecine de terrain appliquée
à la Phytothérapie clinique pourrait-il contribuer à
réduire l'énorme déficit de la Sécu ?
Drs
Ch. Duraffourd et J.-C. Lapraz
C'est pour nous une évidence. D'abord, cela permettrait de supprimer
une grande partie des hospitalisations dues à des maladies iatrogènes,
c'est-à-dire provoquées par les médicaments de
synthèse.
Deuxièmement, tout symptôme a une signification extrêmement
précise chez chaque malade. On ne doit donc pas traiter un symptôme
pour lui-même, mais toujours en fonction de celui qui le manifeste.
Sinon, on s'expose à de graves erreurs dans la mise en place
du traitement.
A traiter tout le monde selon le même schéma, on effectue
un véritable "massacre des innocents".
P.
Morin
Pourquoi doit-on suivre pendant longtemps les traitements phytothérapiques
?
Drs
Ch. Duraffourd et J.-C. Lapraz
Voilà une fausse idée ! Tout dépend de la nature
de la maladie et de l'état du patient et de ses objectifs. En
Phytothérapie clinique, il est tout à fait possible d'obtenir
un effet immédiat dans un état aigu, sans avoir besoin
de recourir à des traitements prolongés. On peut parfaitement
soigner une angine avec un traitement de durée identique à
celle requise par les antibiotiques. Mais lorsqu'un enfant présente
des angines à répétition, cela peut témoigner
d'un état global déficitaire. Il faut alors adapter le
traitement sur une durée plus longue. C'est parce que l'état
réel du patient n'est pas pris en compte que très souvent
les petits enfants rechutent et que le généraliste prescrit
dix fois par an l'antibiotique.
Le cas des maladies chroniques ? On comprendra qu'il faut du temps pour
corriger des fonctions ou des systèmes en anomalie prolongée
de fonctionnement.
Parfois, dans les stades les plus avancés, le malade ne peut
plus se dispenser d'un traitement permanent. La maladie est devenue
en quelque sorte autonome. Elle se développe dans l'individu
avec lequel elle établit un rapport de force. Si le malade n'est
pas soutenu par un traitement adéquat, il perd.
P.
Morin
Vous expliquez que c'est le système endocrinien, hormonal, qui
est, pour reprendre votre expression, "le gestionnaire" de l'ensemble
de l'organisme. Plus que le cerveau ?
Drs
Ch. Duraffourd et J.-C. Lapraz
Le système endocrinien est en effet le "gestionnaire" de l'organisme
puisqu'il est le seul à pouvoir en assurer une gestion instantanée,
interactive et multidirectionnelle.
Le système nerveux central n'est pas capable d'exercer toutes
ces fonctions. Il est sous contrôle du système endocrinien
sur qui repose la maîtrise de l'équilibre fondamental de
l'organisme et son évolution. C'est un des éléments
de base de la Théorie endocrinienne du terrain.
P.
Morin
Vous semblez réticents face à la thérapie génique
?
Drs
Ch. Duraffourd et J.-C. Lapraz :
Nous sommes gravement préoccupés par l'évolution
des recherches en cours. Les prouesses technologiques auxquelles elles
donnent lieu doivent être analysées attentivement dans
leur finalité. Sans compter qu'elles masquent l'absence totale
d'efficacité thérapeutique, comme le constatent les généticiens
eux-mêmes, et ce malgré les milliards de dollars investis
dans ce gouffre de la recherche.
Si une part, même infime, des sommes colossales engagées
dans le mythe du médicament-génétique-sauve-tout
était affectée à la recherche en hytothérapie
clinique, nul doute que le niveau global de la santé de nos concitoyens
ferait un fantastique bond en avant. Et pour le plus grand bien des
finances de l'Etat.
P.
Morin
Malgré vos résultats et vos avancées, on a l'impression
que votre médecine est freinée par les structures administratives
et médicales ?
Drs
Ch. Duraffourd et J.-C. Lapraz
Nous avons volontairement gardé le silence sur les travaux que
nous menons depuis près de 25 ans. La théorie que nous
proposons est d'abord une approche nouvelle de l'homme dans sa réalité
physiologique complexe. Et l'émergence de concepts nouveaux en
médecine ne peut se faire qu'au travers d'un lent travail de
maturation, de réflexion et de vérification. En outre,
comme pour toute vision novatrice, les idées que nous proposons
peuvent déranger des intérêts solidement établis,
qu'ils soient d'ordre idéologique, intellectuel, de position
ou tout simplement financier.
Pour l'instant, la médecine classique reste enfermée dans
sa vision simplificatrice de la maladie basée sur l'étiologie
spécifique. Une maladie = une cause = un médicament...
L'ensemble du système médico-pharmaceutique est donc aliéné
à ce type de vision réductrice. Pourtant, de plus en plus
d'interlocuteurs de haut niveau sont interpellés par les concepts
scientifiques que nous proposons.
P.
Morin
Depuis le début de vos recherches vous avez pris la défense
de la plante médicinale. Pourtant celle-ci paraît complètement
discréditée par la médecine actuelle qui la relègue
au rang d'un arsenal thérapeutique dépassé. Est-ce
à dire que votre combat a été inutile ?
Drs
Ch. Duraffourd et J.-C. Lapraz
Grâce à notre contact quotidien avec les malades, nous
avons très rapidement aperçu puis vérifié
la valeur thérapeutique réelle des plantes médicinales.
Elles nous apparaissent comme le moyen le mieux approprié à
une médecine de terrain d'où la priorité que nous
leur accordons; priorité mais non exclusivité pour traiter
les malades. L'apparent discrédit qu'elles connaissent actuellement
repose sur l'ignorance.
En déremboursant les préparations phytothérapiques
en 1989, le ministre de la Santé Claude Evin, a interdit à
coup sûr aux malades aux revenus modestes la possibilité
de se soigner à l'aide de plantes médicinales. Cette mesure
a aussi empêché l'accès à la Phytothérapie
de jeunes confrontés à cette absence totale de remboursement.
En les condamnant à retourner vers une allopathie lourde, elle
n'a cependant en rien atteint l'objectif qu'elle prétendait viser
: "faire faire des économies à la Sécu". Bien au
contraire !
En décrédibilisant de fait la valeur de cet outil thérapeutique,
il a porté un coup sévère aux nouveaux courants
de recherche qui commençaient à se mettre en place à
cette époque. Mais nous sommespersuadés que, malgré
l'ampleur de la tâche, la plante médicinale retrouvera
une place fondamentale en médecine. Les patients sont appelés
à jouer un rôle capital pour qu'un tel objectif soit atteint.
Celui-ci constitue le but prioritaire de Phyto 2000.
P.
Morin
Votre Théorie endocrinienne du terrain, a-t-elle des chances
d'apporter une transformation de la médecine favorable au malade
?
Drs
Ch. Duraffourd et J.-C. Lapraz
La réflexion que nous proposons à nos confrères
est entièrement consacrée à la sauvegarde du malade
face à sa maladie. Cette théorie réintègre
dans une vision épurée, nouvelle et responsable la place
du remède quelle que soit sa nature : allopathique, phytothérapique
ou homéopathique. Elle permet une utilisation de la plante et
du remède chimique basée sur une plus juste compréhension
des mécanismes physiologiques et plus respectueuse de la spécificité
de chacun.
P.
Morin
Avec l'oncobiologie, une nouvelle branche de la cancérologie,
dont vous posez les fondements scientifiques, vous vous efforcez de
décrypter les phénomènes biologiques des malades
porteurs d'un cancer, pour mieux aider leur guérison. Vous l'avez
expérimentée avec un tel succès dans un hôpital
parisien que les malades non prévus initialement dans le protocole
la réclamaient pour mieux supporter la chimiothérapie.
Vous écrivez que la maladie n'est pas extérieure à
l'homme. Est-ce à dire que l'organisme lui-même crée
ou autorise la maladie ?
Ds
Ch. D. et J.-C. L.
La médecine repose depuis les travaux de Pasteur et ceux de Claude
Bernard sur le concept de la médecine expérimentale qui
veut que la maladie vienne de l'extérieur de l'homme. Les maladies
nouvelles comme les progrès de la génétique montrent
combien cette conception est aujourd'hui dépassée. La
génétique démontre que la plupart des maladies
sont programmées dans le génome de chacun. Pourtant cela
n'apparaît pas suffisant au médecin pour comprendre qu'il
doit modifier ses modèles. Pourtant, nous ne pouvons pas faire
toutes les maladies prévues par notre programmation génétique.
Il faut bien considérer que les événements inducteurs
sont plus complexes et que l'on ne peut faire jouer au gène un
rôle analogue à celui du germe dans les maladies infectieuses.
La génèse de la maladie est interne à l'homme et
dépend de l'équilibre global de son terrain. Les agresseurs
extérieurs, comme internes, vont jouer des défauts du
terrain qui, du fait de sa conformité spécifique, va créer
les conditions de la maladie.
P.
Morin
Dans votre nouveau livre, vous expliquez que le terrain a deux buts
: par ordre de priorité, sa conservation et son enrichissement.
Alors comment peut-il favoriser la maladie ?
Drs
Ch. D. et J.-C. L.
Il ne favorise pas la maladie ! Il permet son installation chaque fois
qu'il ne peut répondre correctement à ces deux priorités
: sa conservation et son enrichissement.
Utilisons une métaphore militaire. Lorsque le terrain est confronté
à un agresseur, il se trouve dans la position d'un général
d'armée. Pour protéger le territoire dont il a la charge,
il doit élaborer une stratégie de défense contre
l'envahisseur. Si ce dernier est trop fort, il peut tre amené
à céder sur un front pour consacrer l'ensemble de ses
forces vives à la protection du reste du territoire. C'est sur
ce mode de fonctionnement que procède l'organisme lorsqu'il est
confronté à une agression. Pour assurer la sauvegarde
de son tout, il peut sacrifier une partie de lui-même.
P.
Morin
Comment le terrain génère-t-il ses propres maladies ?
Drs
Ch. D. et J.-C. L.
Comme nous venons de le voir, nous venons tous au monde avec une structure
qui nous est personnelle. Tout au long de la vie, l'organisme mène
un combat de maintenance dont le coùt est manifesté par
des symptômes sans support apparent. L'incapacité de conserver
par l'organisme son intégrité génère les
maladies.
P.
Morin
Rencontrez-vous des terrains plus déficients que d'autres ?
Drs
Ch. D. et J.-C. L.
Nous devons tous assumer une complète inégalité
en matière de terrain ! Certains fonctionnent d'une manière
telle qu'ils sont viciés d'emblée dans leur structure
initiale. Ils sont victimes du déséquilibre génétique
transmis par le père et la mère.
P.
Morin
Comment les deux médecins que vous êtes ont-ils réussi
à prodiguer, dans le service cancérologie d'un hôpital
public parisien, des soins où les plantes médicinales
occupent une place privilégiée ?
Drs
Ch. D. et J.-C. L.
Le Professeur Jacques Reynier qui dirigeait le service cancérologie
de l'hôpital Boucicaut avait constaté que les malades que
nous lui envoyions supportaient mieux que ses autres patients les opérations
et la chimiothérapie.
Intrigué, il nous a un jour proposé de venir travailler
dans son service. Les conditions étaient claires : il n'était
pas question pour nous de soigner directement les cancers. En revanche,
nous devions procurer un soulagement et une meilleure qualité
de vie aux patients traités par chimiothérapie et radiothérapie.
Cela s'est révélé si concluant que nous avons collaboré
pendant 7 ans avec le Professeur Reynier, jusqu'à son départ
à la retraite et la réorganisation de son service.
Pierre
Morin
Qu'est-ce que l'oncobiologie, et que recherche-t-elle ?
Drs
Ch. D. et J.-C. L.
Le long combat de maintenance que nous avons décrit explique
que quelle que soit la maladie, elle a déjà au moment
où elle se manifeste une histoire plus ou moins ancienne. Ce
serait une grave erreur de croire qu'elle n'existe qu'à partir
de l'instant où elle se révèle. En créant
l'oncobiologie, nous nous sommes fixés, entre autres buts, celui
d'identifier les mécanismes physiologiques qui sous-tendent l'histoire
naturelle de la maladie cancéreuse, de manière spécifique
chez chaque patient. C'est forcément très complexe ! Celà
nécessite de consacrer à chacun d'eux le temps nécessaire
à cette recherche anamnestique.
Prenons l'exemple du cancer du sein qui frappe tant de femmes. Dans
le cadre de l'oncobiologie, nous n'allons pas nous intéresser
simplement au sein ou à la relation connue entre le sein et les
hormones ovariennes. Nous allons plus loin, et nous examinons notamment
les interrelations sein-thyroïde. Pourquoi une telle préoccupation
? Parce que la glande mammaire possède des récepteurs
aux hormones thyroïdiennes et que certains seins sont très
sensibles à un déséquilibre fonctionnel thyroïdien.
Un tel lien n'est cependant jamais fait en pratique cancérologique
classique, et les médecins "oublient" de se pencher sur l'état
de la thyroïde. Ils ont pourtant appris pendant leurs études
quel rôle elle jouait dans l'organisme ! Parce qu'elle est essentiellement
disséquante, la pensée médicale moderne n'arrive
plus à faire le lien entre des éléments qui pourtant
sont indissolublement liés entre eux.
Comment est-il encore possible d'ignorer les facteurs multiples qui
contrôlent l'équilibre général et local,
tels le foie, le thymus, le système parasympathique, etc... et
de ne pas analyser leur rôle dans la genèse, l'installation
et le développement de la maladie ? Il est grand temps de sortir
de la vision linéaire trop restreinte et d'adopter une vision
globale.
P.
Morin
Que peut apporter la Phytothérapie clinique à la cancérologie
?
Drs
Ch. D. et J.-C. L.
Dans la démarche oncobiologique, la Phytothérapie clinique,
en diminuant leurs effets négatifs sans enrayer leurs effets
positifs, permet d'accroître l'activité antitumorale de
la chimiothérapie et/ou de la radiothérapie. Le but est
de seconder le traitement cancérologique, dans le plus grand
intért du malade. Maintenir le principe intangible : Primum non
nocere (d'abord ne pas nuire). Nous voulons pratiquer à la fois
la thérapeutique de la maladie et celle de l'hôte.
P.
Morin
La phytothérapie clinique va-t-elle devenir le meilleur allié
de la cancérologie ?
Drs
Ch. D. et J.-C. L.
Il faut effectivement promouvoir l'alliance des deux ! La chimiothérapie
ou la radiothérapie sont indispensables lorsque la masse tumorale
est trop importante et que l'organisme est dépassé par
l'ampleur ou l'intensité de la maladie. Il faut suppléer
de façon massive à ses défaillances, sinon le cancer
va être le plus rapide. Le recours aux armes qui coupent et qui
détruisent est alors un devoir. Quel que soit le stade de la
maladie, il faut toujours associer systématiquement la Phytothérapie
clinique au traitement de synthèse. Si ce dernier comprend des
médicaments destinés à réduire les vomissements,
les douleurs, et la dégénérescence médullaire,
en aucun cas il n'aide le malade dans ses fonctions spécifiques
ni face à la maladie ni face à son traitement.
Avec l'oncobiologie, nous disposons de moyens destinés à
faciliter la reconstitution et la restauration des fonctions de l'organisme
dans son ensemble. Elle facilitera ainsi la régularité
de l'application du traitement chimique. Son efficacité en sera
ainsi accrue. Ceci représente un "plus" considérable vers
la guérison. Pourquoi en priver le malade ?
P.
Morin
Quels sont vos outils thérapeutiques ?
Drs
Ch. D. et J.-C. L.
Les plantes médicinales évidemment, mais aussi les oligo-éléments
(or, argent, sélénium, magnésium...) les vitamines
(notamment la E), et la diététique. Nous utilisons des
remèdes le moins toxiques possible, mais dotés d'une action
physiologique réelle. Pour les cancers, nous sommes particulirement
vigilants sur la chronologie de la prise des médicaments ‹ bénéfiques
ou toxiques selon qu'ils sont pris en période de prolifération
ou de pause cellulaire.
P.
Morin
L'oncobiologie sert-elle aussi à la prévention ?
Drs
Ch. D. et J.-C. L.
Tout-à-fait.Nous faisons toujours un bilan estimatif des risques
que le patient encourt. Nous cherchons à mettre un terme à
la continuation d'un chemin physiologique qui le conduirait au négatif.
Lorsqu'on détecte chez un patient des signes qui peuvent l'amener
à la maladie, nous nous efforçons de les faire disparaître
en corrigeant l'état de l'organisme dans son ensemble. Nous tentons
de ramener le terrain du malade et son équilibre global à
leur meilleur niveau. Dans ce cas, il y a moins de risques que la maladie
revienne ou récidive sous une autre forme.
P.
Morin
L'oncobiologie permet-elle de réduire les rechutes ?
Drs
Ch. D. et J.-C. L.
Nous avons tous connu ou vécu cette réalité insupportable
: apprendre le décs d'une personne qui, après avoir subi
une intervention chirurgicale ou une chimiothérapie six mois
plus tôt, avait été pourtant déclarée
guérie. Pourquoi un tel échec ? Parce que la plupart du
temps ce "succès" initial n'a pas été suivi d'un
traitement de terrain. Et l'organisme n'a pas réussi à
surmonter ces "agressions" utiles mais trs éprouvantes que sont
les armes modernes, ni à contrôler sa maladie. Aussi, les
patients qui suivent parallèlement un traitement de Phytothérapie
clinique courent-ils beaucoup moins de risques, car nous essayons de
les placer dans un niveau d'équilibre incompatible avec une récidive.
Nous freinons notamment les facteurs hormonaux qui stimulent le développement
d'une tumeur : non stimulée, la cellule anormale se développera
plus rarement.
Les maladies dégénératives comme le cancer témoignent
d'un déséquilibre ancien. Dans ces cas, le traitement
de terrain est forcément long. Mais le patient peut retourner
à une vie normale, ou pour le moins bénéficier
d'une qualité de vie supérieure à celle du malade
non traité en oncobiologie.
P.
Morin
Où en sont actuellement vos recherches dans ce domaine ?
Drs
Ch. D. et J.-C. L.
Nous mettons au point des tests biologiques nouveaux, utiles pour la
prévention, pour le suivi de l'efficacité du traitement,
et pour détecter précocément les risques de récidive.
Ils permettent de visualiser la tendance de déséquilibres
pathogènes potentiellement dangereux. Il s'agit d'une batterie
d'examens, dont certains sont classiques et d'autres moins, mais tous
officiellement reconnus. La nouveauté ? Une étude très
fine des rapports de ces tests entre eux. Séparément,
chacun d'eux peut indiquer des résultats normaux mais, en les
recoupant d'une certaine façon, la grille de lecture que nous
mettons au point va permettre de distinguer clairement les signes pathologiques.
Notre but, au final, est de mettre la personne au meilleur niveau de
ses propres moyens corrigés. C'est-à-dire augmenter le
potentiel de l'individu jusque dans ses limites personnelles.