Phyto 2000 Association des usagers de la phytothérapie

Association des Usagers de la Phytothérapie Clinique

 

PHYTOTHERAPIE CLINIQUE:


est une approche scientifique pratiquée par des médecins généralistes, développée au sein de la SFEM, Société Française d'Endobiogénie et Médecine, qui :

  • Se place dans le cadre d'une médecine d'épargne de l'individu,
  • Rééquilibre les différents éléments inducteurs de la maladie par son action au niveau des processus de régulation physiologique,
  • Permet d'utiliser la plante médicinale sous forme d'extrait total,
  • Limite les effets secondaires avec l'utilisation du médicament phytothérapique à dose physiologique,
  • Répond au mieux au principe de non-nuisance primordiale qui doit être attaché à toute thérapeutique,
  • Peut-être utilisée comme thérapeutique de base ou comme remède complémentaire.

 

 

 

 



Elle se caractérise par :

un diagnostic complet et approfondi de l'état de votre organisme analysé dans son ensemble et dans ses spécificités

un traitement adapté à votre état endobiogénique :
respectant votre santé en minimisant les effets iatrogènes
reposant sur le principe de non-nuisance primordiale

une prescription qui s'appuie sur l'arsenal médicamenteux disponible mais
privilégie l'usage des plantes médicinales prescrites sous forme d'extraits totaux, dans une optique d'action physiologique sur la régulation du terrain et utilisés tant en approche curative au service des malades que dans celui d'une médecine préventive


L'IMPORTANCE DU DIAGNOSTIC ET DE LA MAITRISE DU TRAITEMENT

par Elisabeth CARILLON

Docteur en Pharmacie


Deux données sont fondamentales : la nécessité d'un diagnostic précis et correct, et la maîtrise de l'instrument thérapeutique.

Toute prescription impose en effet la nécessité d'un diagnostic médical préalable précis et complet.

Ceci semble aller de soi pour la mise en route d'un traitement chimique ou chirurgical mais paraît malheureusement moins évident lorsqu'il s'agit de plantes.

L'incompétence dangereuse de certains guérisseurs, naturopathes ou phytothérapeutes amateurs, incapables de poser un diagnostic précis du fait de l'absence de connaissances médicales sérieuses indispensables à la mise en route d'un traitement, doit nous alerter (de vagues douleurs abdominales peuvent traduire une simple colite ou un dysfonctionnement vésiculaire mais aussi une appendicite évoluant à bas bruit vers la péritonite).

Chacun peut apprendre à connaître ses limites, et ce d'autant plus lorsque la vie d'un être humain est en jeu. On ne s'improvis pas phytothérapeute. Ceux qui ont prétention d'être des conseillers d'hygiène de vie ne doivent pas s'immiscer dans des domaines qu'ils connaissent mal et ne maîtrisent pas. La prescription d'une ordonnance est un acte qui engage la responsabilité de celui qui l'établit et qui, quelque soit le matériel qui figure sur l'ordonnance, n'est pas anodin du tout puisqu'il conditionne le devenir du malade qui va l'acheter et l'absorber.

Toute démarche hors de la rigueur scientifique ne peut que causer un tort considérable à la Phytothérapie clinique et contribue par un phénomène pervers d'assimilation, à la lenteur de sa reconnaissance officielle.

La vente libre sur les présentoirs de pharmacie ou les maisons de diététique d'essences ou de gélules de plantes constitue également un danger potentiel, l'automédication devant rester ponctuelle ou passagère, utilisant une gamme de plantes restreintes. Celle-ci doit être dirigée et non pas consister à acheter les recettes inscrites dans un quelconque magazine...

La maîtrise d'une thérapeutique impose de la connaître de la façon la plus complète possible. En phytothérapie, cela consiste à connaître toutes les propriétés des plantes, leurs indications, leurs contre indications et leurs limites. Il n'existe pas de recettes pour traiter un individu. Il ne saurait donc être question de suivre la vogue en cours mais par contre, d'apprendre à connaître une telle thérapeutique.

Nous voyons donc qu'il n'est pas concevable d'utiliser la PHYTOTHÉRAPIE à la légère, qu'elle impose des connaissances médicales et thérapeutiques solides avant la mise en route d'un traitement.

La variété, la subtilité mais aussi la profondeur et l'efficacité d'un traitement phytothérapique bien conduit, mettent à notre disposition une approche originale tentant d'accorder une thérapeutique millénaire aux exigences scientifiques de notre époque.


 

LA PLACE DE LA PHYTOTHERAPIE EN THERAPEUTIQUE MEDICALE :

Exclusivité ou Complémentarité ?

par le Docteur T. Telphon, Paris
Membre de la Société Française d'Endobiogénie et Médecine

Alors que notre système de soins est en train de sombrer inexorablement au fond de l'abîme (plus de 230 milliards de dépenses de santé depuis le début de cette année à ce jour), et bien que certains responsables continuent de vouloir s'y cramponner, convaincus du contraire, est-il encore temps d'imaginer pouvoir redresser la barre ?

Il faut une dose d'optimisme à l'égal du déficit sans cesse croissant de notre sécurité sociale, pour oser proposer des solutions cohérentes qui puissent satisfaire tout le monde.

Pour cela, il faudra concevoir un système de soins qui soit en accord avec la notion de santé telle qu'elle a été définie dans Les Bonnes feuilles numéro 3, au terme d'un important travail de réflexion menée au sein d'un groupe de PHYTO 2000. Un système dans lequel le patient serait enfin considéré comme un être autonome, actif et responsable, alors que la science médicale actuelle le préfère volontiers passif et soumis.

En terme de santé, la phytothérapie peut prétendre proposer des solutions justes, à la mesure des enjeux que représentent les générations actuelles et à venir.

L'allopathie fait appel à des drogues parfaitement définies sur le plan moléculaire, le plus souvent de nature synthétique ou semi-synthétique, pour lesquelles la cible est en général connue, et les effets induits a priori quantifiables et reproductibles; il est reconnu cependant qu'à dose pharmacologique, l'action du médicament est souvent accompagnée de réactions difficilement maîtrisées par l'organisme, notamment en cas de prises prolongées, alors que les causes profondes de la pathologie traitée restent incomprises.

Notre but n'est évidemment pas d'ignorer les précieux services que peut rendre l'allopathie (sa place s'avère indispensable face à une urgence engageant le pronostic vital comme un oedème brutal du larynx, par exemple - ou bien devant une pathologie lourde déborbant les capacités suffisantes de réaction de l'organisme face à un agresseur puissant (un cancer, par exemple), mais bien de la manière inconsidérée dont on fait appel au médicament de synthèse, générant ainsi de plus en plus fréquemment des pathologies dites iatrogènes (d'origine médicale) dont la charge est devenue insupportable pour la société toute entière tant sur le plan humain que financier, non sans oublier qu'ainsi, le médecin ne respecte plus la première des règles dictées par Hippocrate, notre maître à tous : "primum non nocere" (avant tout ne pas nuire).

La Phytothérapie a donc une place de valeur à tenir dans le système de soins, tant en milieu hospitalier qu'en cabinet de ville, que le médecin soit généraliste ou spécialiste.

En effet, il ne faut pas oublier que les situations graves, ou d'urgence médicale vraie, représentent moins de 1 % des motifs de consultation en pratique de ville. Aussi lorsque votre vie est en danger de manière imminente en l'absence de soins rapides et énergiques (infarctus du myocarde ou état de mal asthmatique, par exemple), la médecine dite "classique" doit tenir une place de choix au niveau de l'urgence vraie, sans exclure pour autant qu'un traitement de terrain puisse être institué dans le même temps.

En dehors de ce cadre précis, une thérapeutique par les plantes médicinales bien conduite peut permettre à elle seule de faire habituellement face aux divers motifs quotidiens de consultation, tels une angine, une cystite, une diarrhée, un eczéma ou une rhinite allergique. Elle présente en outre l'avantage de traiter non seulement le problème "visible", mais aussi de permettre au patient, grâce à un traitement de fond personnalisé, d'éviter la récidive dans le temps, but ultime que doit se donner tout médecin attentionné.

Vous voyez donc que la Phytothérapie peut le plus souvent prétendre faire jeu égal avec l'allopathie dans les domaines divers et variés de la pathologie. Dans le cadre de l'urgence, même s'il apparaît que son usage exclusif n'est pas possible, elle joue un rôle thérapeutique complémentaire d'importance, ne serait-ce que par une simple action de drainage général, soulageant ainsi l'organisme des fréquents effets secondaires liés à la prescription de médicaments de synthèse.

Le drainage par l'action des plantes n'est bien entendu pas le seul champ où la plante s'avère utile; en effet, seule la richesse de la flore végétale peut fournir à chaque médecin qui le désire les "outils" les mieux adaptés pour soigner ses patients dans le plus strict respect de leur physiologie, en prenant soin de rester dans le cadre cohérent de la théorie endocrinienne du terrain proposée depuis plus de 20 ans par les docteurs Duraffourd et Lapraz. A travers cette richesse, elle permet au phytothérapeute un choix quasi illimité, largement sous-exploité, méconnu, voire totalement ignoré.

Chaque plante a l'avantage de présenter plusieurs effets thérapeutiques conjoints: action de certains de ses principes majoritaires bien étudiés par la pharmacologie, action conjuguée de l'ensemble des éléments de la partie végétale utilisée; avantage renforcé par la faible concentration des principes pharmacologiques contenus (mais dont l'action est cependant mesurable), limitant de fait les effets secondaires toujours possibles.

Enfin, la phytothérapie permet à tout praticien qui le souhaite, d'aborder chacun de ses patients sur un plan général, bien au delà des symptômes dont il se plaint; il faudra qu'il garde sans cesse en mémoire qu'un abord clinique méticuleux et une réflexion approfondie resteront les éléments essentiels à une prescription parfaitement adaptée au problème posé, tant en allopathie qu'en phytothérapie. En l'absence du respect de ces principes, le traitement peut s'avérer tout au contraire préjudiciable.


LES QUESTIONS DU DIABLE

par le Docteur F. Alliot, Paris
Membre de la Société Française d'Endobiogénie et Médecine

Le Diable nous dit : pour vous, êtres humains, la maladie est toujours une épreuve, parfois fort difficile; à cette épreuve, est-ce bien raisonnable d'en ajouter une autre en ayant la prétention de croire en une action thérapeutique des plantes médicinales : situation imagée, mais non imaginée, car bien réelle, aussi réelle que Celui qui nous la pose ...

En effet, lequel d'entre nous, dès lors qu'il se trouve confronté à la maladie, soit que celle-ci reste bénigne mais particulièrement récidivante et échappant aux thérapeutiques standardisées et codifiées, soit que cette maladie devienne lourde, voire terrible, et donc comportant des choix thérapeutiques décisifs grevés du même aléa statistique, qui d'entre nous n'évoquerait-il pas d'autres possibilités thérapeutiques ?

Et c'est aussitôt que se dresse, en nous et autour de nous, un mur d'objections. Certes il nous faut guérir, mais d'abord de nos propres peurs...

1) La phytothérapie n'est pas une médecine moderne..
Telle est la principale critique formulée à l'encontre de la phytothérapie : elle est un archaïsme, une élégante désuétude dans un monde où les connaissances scientifiques ont littéralement explosé. Une étude plus attentive, et surtout plus documentée, vient nuancer un tel interdit.
De prime abord, remarquons que la phytothérapie est, sans conteste aucun, la plus ancienne médecine de l'humanité, et ce en tout point du globe; cette perdurance, à elle seule, devrait suffire à nous interroger, notamment face à la durée de vie des remèdes issus de la chimie de synthèse, laquelle n'excède parfois pas quelques années.

Loin de gommer la nécessaire évolution des idées et des pratiques, la phytothérapie s'y inscrit totalement; la plus haute instance médicale, l'Académie de Médecine, a reconnu cette pratique comme étant véritablement médicale, c'est-à-dire douée d'une réelle capacité thérapeutique. Cela n'est à l'évidence possible que par l'intégration constante en son sein des avancées scientifiques contemporaines : l'usage des plantes médicinales ne saurait se concevoir sans l'outil physiologique, c'est à dire sans la connaissance des fonctions de l'organisme humain. Le médecin, de par sa formation, met nécessairement en oeuvre cet outil, sans cesse actualisé par son travail au sein des sociétés scientifiques, phytothérapiques ou autres.

2) La phytothérapie n'offre pas de réelles possibilités de guérison..
Les maux qui nous affligent, s'ils sont nombreux, n'offrent heureusement pas tous un caractère d'exceptionnelle gravité : tels sont les troubles rencontrés quotidiennement en médecine générale, tels que les inévitables rhino-pharyngites infantiles, les troubles digestifs divers et certains ennuis féminins trop habituels. Tous ces troubles, objets chaque jour en France de milliers de consultations, peuvent fort bien être traités par la phytothérapie au travers d'un praticien compétent.

Dans les mains d'un médecin averti, les plantes médicinales offrent ici un réel avantage par le respect de l'équilibre physiologique propre à chacun, ce qui, associé à la modicité des doses thérapeutiques prescrites (ces deux attitudes étant d'ailleurs intimement liées) explique la forte réduction de la toxicité des plantes, toxicité qui se doit de rester constamment présente à l'esprit du médecin.
En effet, trop souvent les thérapeutiques de synthèse chimique, d'emblée volontiers "lourdes" et pourvues d'effets secondaires parfois conséquents, ne s'avèrent pas toujours la meilleure réponse au respect de la physiologie de l'individu.

Si les ennuis de santé deviennent répétitifs, se chronicisent, ou prennent une forme plus élaborée et complexe, ces deux points, moindre toxicité et maintien de l'équilibre physiologique, prennent encore plus toute leur importance : dans de tels cas, les résultats de la phytothérapie offrent un avantage fort intéressant face aux thérapeutiques de synthèse chimique, car l'indication de telle ou telle plante médicinale se fonde, non pas sur une vue parcellaire de l'organisme, limitée à l'organe souffrant, mais bien plus sur la réintégration du trouble local dans la physiologie générale de l'organisme; la guérison n'est que l'expression du lien retrouvé entre la partie souffrante et cet ensemble que réalise la fonctionnalité globale de l'organisme.

3) Le traitement en phytothérapie est long, complexe et coûteux..
Un traitement par les plantes médicinales ne diffère en rien d'un traitement par chimie de synthèse : il est de courte durée dans les maladies aiguës, nécessairement plus long dans les maladies chroniques avec alors volontiers la réintroduction temporaire de certaines plantes dans le traitement en prévision des moments critiques de la maladie.

Ici, nous touchons un point très important des traitements par les plantes médicinales : la prévention. Celle-ci permet, de façon toujours simple, peu onéreuse et à moindre toxicité, de faire l'épargne de bien des pics aigus de la maladie chronique, voire d'éviter le passage vers une autre pathologie plus invalidante encore. La phytothérapie a toujours été et restera un élément majeur dans la prévention des maladies : n'oublions pas que la plante médicinale peut aussi être la plante à visée alimentaire, or est-il acte plus quotidien que celui de se nourrir ?

4) Le médicament en phytothérapie n'est pas de bonne qualité..
Les plantes médicinales obéissent aux critères stricts de la législation du médicament, tant au niveau de leur culture ou récolte que de leur extraction finale aboutissant au médicament. Rappelons qu'en phytothérapie cette extraction se doit de respecter l'intégralité des principes chimiques contenus dans la plante, et non de les fractionner.

Un effort important est constamment fait par les fabricants de remèdes phytothérapiques; ces fabricants ont d'ailleurs le statut de laboratoire pharmaceutique et ils doivent en observer les règles très précises, à la fois de fabrication et de vente en pharmacie. Le remède phytothérapique est devenu maintenant l'aboutissement d'une technologie souvent fort complexe, rendant obsolète la simple poudre de plante mise en gélule.

Ceci n'est pas le cas de "laboratoires" que nous qualifierons de "sauvages" car échappant aux règles pharmaceutiques et diffusant dès lors des produits dont la seule certitude réside en leur qualité douteuse et présentant à l'évidence des dangers certains pour la santé du public.

C'est d'ailleurs là un des rôles majeurs des associations d'usagers, telle que Phyto 2000, que de se pencher sur ce grave problème, celui de l'indispensable qualité des remèdes phytothérapiques et d'interroger sans cesse les autorités ministérielles afin que cessent ces pratiques purement commerciales dans le domaine de la santé.

5) La phytothérapie pourrait-elle être pratiquée par des non-médecins ?
Si la maladie est bien un acte commun à l'humanité, la guérison est par contre toujours un acte singulier; cette dernière réclame en effet une connaissance des lois édictées par la physiologie et plus précisément la façon dont chaque organisme en particulier exprime ces lois.

La schématisation des traitements est donc incompatible avec une pratique réelle de la phytothérapie, cette standardisation étant toujours le fait de praticiens insuffisamment formés, surtout lorsqu'ils oeuvrent en l'absence totale de diagnostic comme en témoigne la pratique quotidienne de la naturopathie. L'absence de maîtrise de l'art médical peut se révéler catastrophique, et l'usage des remèdes dits "naturels" ne modifie en rien cette carence fondamentale de connaissance. Le praticien en phytothérapie est donc avant tout et toujours un médecin, au sens complet de ce terme, avant même, ajouterons-nous, de pratiquer la phytothérapie.

Quant à l'usager habituel de plantes médicinales, il doit savoir que son automédication n'est jamais un acte anodin et qu'elle réclame de sa part connaissance, prudence et vigilance.

Ayant essayé de répondre aux critiques mettant en cause la phytothérapie, nous dirons ce qu'apporte la phytothérapie à la médecine : elle apporte en définitive la prise en compte de cette réalité fondamentale qu'est l'homme physiologique, lequel n'est pas cet homme morcelé, divisé, c'est-à-dire diabolisé au sens étymologique du terme, mais bien plutôt la cohérence à la fois propre à chacun et commune à tous.


 

L'UTILISATION DES PLANTES MEDICINALES A-T-ELLE UN INTERET A L'AUBE DU XXIème SIECLE EN MILIEU HOSPITALIER ?

par le Docteur Rozenn DODEUR

Membre de la Société Française d'endobiogénie et médecine- Anesthésiste-Réanimateur - Praticien Hospitalier


On peut se demander par quel chemin la réanimation conduit à la Phytothérapie. Dès nos premiers stages d'interne en réanimation, nous avons été frappé par certaines observations.

1) Des patients, jusque là en bonne santé, se retrouvaient dans un lit de réanimation, pour avoir absorbé des médicaments apparemment insignifiants, dans le but d'enrayer un symptôme, simple désagrément sans gravité. Parfois même, on ne retrouvait aucune relation entre l'indication traditionnelle et pharmacologique du médicament et l'action thérapeutique recherchées par le patient. Le résultat était catastrophique et mettait leur vie en danger, voire de façon irréversible.

2) D'autres patients devaient leur hospitalisation en réanimation à l'omission de "petits gestes", ces "petits soins" tout simples qui passent inaperçus en temps normal et dont on redécouvre, avec stupeur, le bien-fondé lorsque l'on voit ce que devient la situation quand ils ne sont plus faits... là encore une telle négligence pouvait aller jusqu'à mettre la vie en péril.

3) Certains traitements sont lourds à supporter et des malades qui y sont soumis, bon gré mal gré, se plaignent ouvertement ou de façon voilée, d'étre rendus plus malades par le traitement de leur maladie que par la maladie elle-même.
Les écoute-t-on nous faire part de leurs impressions?

DE CES QUELQUES CONSTATATIONS NOUS AVIONS TIRE DES CONCLUSIONS

1) Rien n'est anodin, que ce soit en matière de médicament ou de petite tâche quotidienne accomplie pour le bien commun et en particulier la santé des patients qui nous sont quotidiennement confiés.

2) N'existe t-il pas des techniques de soins et (ou) une (ou des) manière de soigner qui soient moins traumatisantes pour l'individu, moins dénuées d'effets secondaires indésirables pouvant même compromettre la santé des personnes, santé physique mais aussi psychique, affective, et morale. Des traitements éprouvants peuvent conduire au découragement et au désespoir Si on n'y prend pas garde.

3) I1 nous est donc apparu après 10 années d'études fastidieuses à la Faculté de la nécessité impérative de tenir davantage compte du malade en tant que personne humaine, de chercher à considérer sa santé non plus de façon ponctuelle au temps t0, qui est l'instant présent, mais dans le temps et dans l'espace.

Quel est son intérêt à court terme, à moyen terme et à long terme ?

Comment envisage t-il sa vie et sa santé ?

Comment souhaite t-il se soigner ?

Peut-être a t-il lui aussi son mot à dire sur la question ?

Peut-être existe t-il, même à l'hôpital, un terrain d'entente et de détente où les intérêts de l'un, le malade, rejoignent la façon de faire, de penser, de décider et de soigner de l'autre, le médecin ?

4) Un certain nombre de malades, de par leurs convictions intimes, leur éducation, leur passé, leur façon de vivre, leur philosophie de la vie, leur comportement vis à vis de "la maladie" et de la mort ont peur ou font un rejet des thérapeutiques chimiques modernes, ils ne voient et ne pensent que par les vertus des plantes, de l'argile, du miel et autres substances issues de la nature, jusqu'à fuir le monde médical, prescripteur de drogues chimiques pour courir tous azimuts vers des "pseudo-médecins" ne connaissant rien à la physiologie, à la clinique et la pharmacologie mais qui sont des prescripteurs "de plantes".

Ils en ont observé les effets à maintes reprises, elles sont pour eux synonyme de vie et de santé. Leur emploi les motive dans la lutte contre la maladie et stimule leur espoir.
Arrivés à l'hôpital, ils se retrouvent habituellement "Amputés" de ce contexte thérapeutique qui est le leur, qui quelque part leur est vital.
Bien souvent ils n'osent même pas en parler, cachent leurs médicaments salvateurs et les prennent en cachette...
Ne serait-il pas mieux et plus simple de leur permettre de s'exprimer, d'écouter leur demande, de l'utiliser pour les faire participer à leur traitement ?

NE RIEN EXCLURE, TOUT CONSIDERER

Des moyens thérapeutiques à notre disposition, dont chacun, du plus ancestral au plus "top-niveau fin du XXèrne siècle" a son action pharmacologique propre, ses avantages et ses inconvénients, ses indications et ses contre-indications.
Faire le tri ensemble, établir ensemble une stratégie thérapeutique tout comme en temps de guerre, toutes les bonnes volontés, toutes les armes, toutes les ruses sont utilisées comme autant de moyens à notre disposition pour débouter l'ennemi.

Ainsi en est t-il de notre demarche médicale.
Lorsque nous avons a soigner un malade, nous nous attachons d'abord à faire le point de la situation, ce malade qui est devant nous, dans quel état nous arrive t-il ?
Quelle est sa situation actuelle ? Quel est son passé ?
Quelle sera l'évolution logique, prévisible de sa maladie ? Quelles vont être ses possibilités de récupération ? Quelles seront les séquelles ?
Quels moyens thérapeutiques devons-nous mettre en oeuvre pour le guérir voire seulement le soulager en urgence, à court terme, à moyen terme et (ou) à long terme ?

L'ALPHA et l'OMEGA

Si en urgence, bien souvent, les médicaments chimiques usuels sont indispensables et irremplaçables, dans un second temps, on peut réfléchir sur l'opportunité d'associer un traitement autre, tel que l'utilisation des plantes médicinales au traitement chimique classique qui se trouvera ainsi facilité par une meilleure acceptation, une meilleure assimilation, une diminution des effets néfastes, une potentialisation des effets correcteurs.

En effet, un traitement phytothérapique établi en fonction des lois de la physiologie va permettre au malade de lutter contre sa maladie en renforçant les défenses de son organisme, de ralentir l'aggravation de sa maladie en freinant voire en inversant les mécanismes qui lui ont donné le jour et de rendre le traitement "classique" plus efficace, moins toxique, mieux toléré et d'en minimiser les effets néfastes, tout en respectant les idées et l'éthique du malade sur sa propre vie, sa santé et sa manière de se soigner.

L'hôpital n'est pas une prison dans laquelle le malade est coupé de tout, de tous, jusqu'à lui-mème, mais bien une plateforme qui permet de passer un cap difficile et dans les meilleures conditions possibles tant physiques que psychologiques, affectives et morales.
Et si l'espoir du malade ne tenait qu'à une petite fleur qui réjouit son coeur, lui redonne courage et forces physiques..? Serions-nous assez barbare et sans coeur pour lui ôter ce moyen de défense que nous savons par ailleurs d'une réelle valeur thérapeutique parce que l'usage ancestral, l'Alpha, et les données les plus élaborées de la science pharmacologique et clinique d'aujourd'hui, l'Oméga, sont là pour nous l'apprendre et se rejoignent au chevet du malade pour son Bien ?
Encore faut-il prendre le temps de s'arrêter au lit du malade pour le "regarder", l'écouter, l'examiner et . . l'aimer afin de s'en apercevoir.

Non seulement la Phytothérapie a un intérêt en milieu hospitalier à l'aube du XXIème siècle, mais elle est une arme thérapeutique supplémentaire que nous avons le DEVOIR d'étudier, de développer et d'utiliser pour "guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours" les patients lorsque l'occasion se présente. Nous tenons à remercier ici tous ceux qui ont compris notre démarche et nous aident à la concrétiser dans la pratique quotidienne, tant au lit du malade, qu'auprês de ceux que nous voyons en consultation.
Un merci tout particulier à l'équipe "des tisaniéres" qui met tout son art et tout son amour à la préparation des décoctions.


LA PHYTOTHERAPIE CLINIQUE DANS LE TRAITEMENT DU MALADE ATTEINT DE CANCER

par le Docteur M.O. Renaudin, Paris
Membre de la Société Française d'Endobiogénie et Médecine

Notre époque qui connaît une explosion de progrès techniques fantastiques s'accompagne paradoxalement d'une perte de plus en plus évidente du sens de l'humain. La médecine n'échappe pas à ce phénomène. Elle est chaque jour un peu plus une science, et de plus en plus une technique, mais ce faisant, elle sacrifie l'homme vivant à la théorie, à l'abstraction, aux statistiques. Ainsi, par exemple, en cancérologie dès l'instant où une tumeur maligne est diagnostiquée, celui qui la porte devient un numéro pris en charge dans un protocole préétabli par le consensus mondial, lui-même basé sur le fait que, pour une même maladie apparente, tous les malades doivent répondre des mêmes traitements standardisés.

Ce culte rendu à la science et à ses applications techniques a pour conséquence de séparer le malade de sa maladie. On ne donne pas au patient le temps d'assimiler l'annonce qui lui est faite du diagnostic. On ne lui permet pas de penser, de discuter de sa maladie et des thérapeutiques envisageables. Il n'est plus considéré comme un adulte responsable. Dans le même temps où on le considère comme "une maladie", on le réduit à n'être plus qu'un objet dépendant qui n'a désormais comme seul droit d'expression que celui de parler par symptômes, symptômes immédiatement combattus par la seule thérapeutique du symptôme. Il perd ainsi sa personnalité en même temps que son identité. La souffrance qui résulte du cancer s'aggrave de celle liée à la négation et à la désintégration progressive de son être occulté derrière la maladie.

Ce culte de la science a également pour conséquence de faire considérer comme retardataires et ascientifiques les médecins qui pensent encore à l'homme, et traitent dans le même temps la maladie et le malade dans sa réalité physiologique globale.

Dans un tel système quel rôle peut jouer le médecin qui a recours aux plantes médicinales pour aider un malade atteint de cancer ? Les utilisant préférentiellement comme éléments thérapeutiques parce que mieux adaptées à la physiologie humaine que le médicament de synthèse, il doit être avant tout un médecin qui s'inscrit dans une démarche dont la finalité essentielle est d'aider le patient dans sa globalité. Il tente de permettre au malade de retrouver la capacité d'utiliser ses propres ressources pour se battre contre sa maladie, car "quelle que soit la pathologie dont il est atteint, même la plus grave, l'homme persiste sous le malade et dispose le plus souvent de ressources encore extraordinaires, mais en général inexploitées" (Docteur Ch. Duraffourd).

Qu'implique une telle finalité ?

Elle suppose de partir du principe fondamental que le cancer n'est pas une maladie de survenue brutale. Il se constitue pendant des années bien avant que le diagnostic n'en soit porté ; il est généré par l'organisme lui-même, à partir du potentiel génétique du sujet, potentiel unique , déterminant de ce fait un milieu physiologique qui lui est propre, dans lequel les déséquilibres métaboliques, se pérennisent, s'aggravent d'années en années et aboutissent à terme au symptôme maladie. En effet, "il faut cesser de considérer que les maladies viennent de l'extérieur". Il est urgent de reconnaître le rôle du malade dans la genèse de sa maladie.

Basée sur cette conception, la consultation commence par l'écoute et l'interrogatoire, temps d'une importance fondamentale puisque tout symptôme, actuel ou passé, exprimé par le malade trouve une signification physiopathologique dans la spirale qui l'a conduit au cancer. Ainsi en est-il par exemple, lorsque l'on retrouve dans les antécédents gynécologiques de certaines patientes des éléments apportant la certitude de l'implication de certains déséquilibres du système endocrinien et de leurs interférences métaboliques, comme événements charnière de la genèse de la maladie.

Cette connaissance indispensable du rôle de la fonctionnalité endocrinienne, tant dans la physiologie que dans la pathologie, permet au médecin phytothérapeute, en prenant toujours en compte la dynamique sans cesse évolutive de l'être humain, de tenter de corriger les dysfonctions métaboliques reconnues, à l'aide de plantes choisies pour leurs diverses activités biologiques. Ainsi en est-il également lorsque sont retrouvés dans les antécédents d'un patient des signes permettant de diagnostiquer une insuffisance fonctionnelle des glandes surrénales, de reconnaître leur participation à l'expression de la pathologie et donc d'avoir la possibilité d'intervenir à la fois sur l'un des mécanismes étiologiques de la maladie et sur la nécessaire capacité d'adaptation des surrénales à l'agression que représentent des traitements souvent lourds.

Cette "écoute physiologique" attentive inclut nécessairement l'attention au malade dans sa globalité : c'est aussi saisir chaque phrase, chaque intonation, chaque silence, qui permettent d'entendre les peurs, les angoisses, les refus, la colère, la révolte, les choix personnels; il n'y a pas de mesquinerie, ni de petitesse dans un être qui se livre. Un homme ou une femme qui souffre attend quelque chose de plus que la seule prescription médicamenteuse, aussi parfaite soit-elle.

Le malade attend de rencontrer un praticien qui l'aide à traiter sa maladie, mais la réintégration de celle ci comme part intégrale de lui-même va amener le médecin à lui faire découvrir, à travers l'épreuve que représente le cancer et ses traitements, l'être unique qu'il est, les orientations à changer dans sa vie, quelle nouvelle direction prendre.

Une prise de conscience plus juste de sa responsabilité dans la genèse de sa maladie lui permettra de ne plus se sentir victime et impuissant, mais de devenir acteur dans le processus de guérison, de retrouver son être profond jusque là réduit au silence, d'acquérir la volonté de vivre quelle que soit la gravité de son état, volonté qui loin d'être une abstraction théorique est une réalité physiologique portant en elle des capacités thérapeutiques. En apprenant à découvrir son "Moi" profond et à l'aimer, il apprend également à aimer la vie chaque jour, en acceptant qu'elle ne dure pas toujours.

Après ce temps primordial de l'écoute, vient celui, non moins important, de l'examen clinique. Là encore "l'écoute" est nécessaire, "écoute" d'un corps qui parle, pas seulement au niveau de la tumeur, car celle-ci n'est pas indépendante de l'organisme qui l'a engendrée et qui la porte, mais qui également lutte contre elle, essaie de l'endiguer dans sa croissance. "Ecoute", avec les mains et avec les yeux, des éléments liés à la maladie elle-même et ceux de lutte de l'organisme contre elle, ceci dans une vision globale de leur interrelation afin de déceler les facteurs de réaction qu'il faut soutenir et ceux inducteurs de la maladie qu'il faut au contraire freiner.

Ce temps clinique est d'une importance fondamentale également pour définir la stratégie thérapeutique à adopter. Le cancer d'un organe ou d'un système, n'existe que grâce à son environnement nutritif, que grâce aux éléments hormonaux, neurovégétatifs qui l'ont engendré. Pour se développer, il contrôle, domine, dévie à son profit des processus physiologiques normaux. Il est donc capital de déterminer le niveau exact du combat qui se livre entre le malade et sa tumeur : si la maladie domine le malade, elle doit être traitée en premier lieu (il est évident qu'une occlusion sur cancer impose une intervention d'urgence). Mais le plus souvent, la tumeur ayant obligatoirement nécessité plusieurs années pour se construire, le médecin a le temps de compléter le bilan fonctionnel et organique par des examens biologiques qui permettent de faire une approche synthétique et dynamique de la relation malade-maladie, selon la théorie endocrinienne du terrain telle que l'enseigne le docteur Ch. Duraffourd.

Au terme de cette approche globale, le traitement de la maladie et du malade peut débuter. Autant, chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie sont nécessairement inclues dans la stratégie thérapeutique de la maladie tumorale, autant un traitement phytothérapique, spécifique à chaque malade, trouve-t-il sa place, permettant d'une part d'améliorer la tolérance générale aux traitements de la maladie, mais également d'éloigner progressivement le malade des déséquilibres métaboliques qui ont engendré celle ci.

Prenons un exemple : si la thérapeutique retenue pour traiter la maladie est la chimiothérapie, que va apporter un traitement phytothérapique concomitant ?
On sait que l'effet bénéfique de la chimiothérapie est la destruction des cellules tumorales, mais elle exerce également une certaine toxicité sur toutes les cellules saines de l'organisme. Ainsi donne-t-elle au foie un surcroît de travail par les nombreux déchets qu'elle l'oblige à éliminer, et ce tout en exerçant son effet toxique sur les cellules qui doivent fournir ce travail, effet dont l'importance dépend et de l'état antérieur de cet organe et du protocole utilisé. Il est donc aisé de comprendre que l'alimentation doit être la moins toxique possible afin de ne pas augmenter le travail de détoxication du foie, et la moins nutritive possible afin de fragiliser les cellules tumorales, puisque celles ci ne pouvant fournir l'énergie nécessaire à leur multiplication, dépendent totalement des nutriments absorbés.

L'importance de la diététique n'est plus à démontrer, quand on sait qu'une tumeur mange son poids de sucre toutes les quatre/cinq heures, que certaines hormones sont synthétisées à partir du cholestérol que l'on absorbe dans les graisses, et construisent des tumeurs grâce aux protéines animales ingérées. Notre expérience nous a appris que la diététique pouvait être considérée comme un traitement préventif, un traitement d'urgence, et/ou un traitement curatif. Associée aux conseils diététiques, la phytothérapie a une place de choix, puisque nombreuses sont les plantes ayant une action de drainage et de protection hépatique, mais qui sont bien sûr choisies en fonction également de leurs autres propriétés spécifiquement adaptées à chaque malade.

La chimiothérapie n'attaque que les cellules à renouvellement rapide, d'où ses possibilités thérapeutiques, mais d'où également l'atteinte des cellules digestives et les symptômes dont se plaignent les malades : nausées, constipation ou au contraire diarrhée, spasmes douloureux etc. Là encore, les plantes médicinales sont d'un précieux secours par leur action régulatrice, cicatrisante, laxative ou antidiarrhéique, rééquilibrante de la flore intestinale, et anti-infectieuse sans créer de résistance comme le font les antibiotiques.

Autres cellules à renouvellement rapide, celles de la moelle, d'où la chute si redoutée des globules blancs dans l'intercure. Chute redoutée par les malades qui sont la cible des virus et des germes qui trouvent en eux un terrain parfaitement propice à leur développement, redoutée aussi par les médecins qui recourent immédiatement aux antibiotiques. Et pourtant l'origine de cette diminution des globules blancs circulants n'est pas univoque. Elle est due soit à une insuffisance de restauration de la moelle soit à un blocage des globules dans la circulation splanchnique, blocage qui peut alors être levé par des décoctions de plantes à doses fortes et à visée étiologique, ce qui dans ce cas permet d'éviter l'utilisation de facteurs de croissance dont le but est de stimuler la synthèse médullaire, mais au sujet desquels, personne, à l'heure actuelle ne peut affirmer avec certitude qu'ils ne sont pas également facteurs de croissance pour toutes cellules.

La chimiothérapie diminue les défenses immunitaires; l'utilisation de plantes qui les stimulent, d'oligoéléments et de certaines vitamines qui les renforcent, et ont une activité anti-infectieuse, sans créer de résistance, ni d'effets secondaires comme les antibiotiques, permet aux malades de vivre beaucoup mieux leur traitement chimique et le plus souvent de ne pas espacer les cures chimiothérapiques dont l'efficacité dépend de la régularité de leur administration.
Ainsi peut être améliorée la tolérance de chaque organe, de chaque système dans leur interrelation les uns avec les autres, par des plantes médicinales permettant de solliciter, de soutenir, et de freiner les mécanismes de régulation propres à chaque personne.

En dehors des véritables urgences, la chirurgie ne doit jamais être première. D'une part, un bilan tel que nous l'avons envisagé doit toujours être le premier geste effectué, et ce avant que toute autre agression ne soit portée. D'autre part, la chirurgie peut être dangereuse lorsqu'elle est effectuée dans une phase évolutive du cancer, alors qu'elle a totalement sa place lorsque l'évolutivité de celui-ci est freinée par les défenses du malade. Ainsi apparaît clairement la nécessité de prendre le temps de le préparer à l'intervention, de renforcer ses systèmes de défense, de rééquilibrer ses organes de faiblesse, de diminuer l'intensité des agresseurs exogènes et ou endogènes auxquels il était soumis.

Le soutien du malade, en lui-même et face à sa maladie, est une nécessité absolue et implique ainsi une prise en charge globale à tous les temps de l'évolution et quelle que soit la modalité retenue pour le traitement de la maladie : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie. C'est parce qu'elle "a réduit le patient à sa maladie, que la cancérologie s'est fourvoyée dans une impasse, dont elle ne pourra sortir qu'en redécouvrant et en respectant l'être humain dans sa globalité".

Une nouvelle science destinée à traiter le malade dans sa globalité, selon sa propre physiologie, sa propre physiopathologie, science qui permet de ne plus le réduire à sa seule maladie puisqu'elle reconnaît la spécificité de chaque être, se développe depuis sept ans, en ce qui concerne le domaine de la cancérologie, à la Clinique Chirurgicale Générale et Oncologique de l'Hôpital Boucicaut (Assistance Publique Paris) où le Professeur J. Reynier a demandé aux docteurs C. Duraffourd et J.C. Lapraz d'appliquer leurs connaissances, dans une spécialité issue entièrement de leurs travaux et à laquelle il a donné le nom d'oncobiologie, afin de les mettre au service de ses malades atteints de cancers.


 

LES PLANTES MEDICINALES AU SECOURS DES MALADES TRAITES PAR LA CORTISONE

par les Docteurs C. Duraffourd et J.C. Lapraz, Paris.
Président et Secrétaire Général de la Société Française d'Endobiogénie et Médecine.

Les possibilités offertes par les plantes médicinales aux patients auxquels est proposé un traitement à base de cortisone peuvent être très intéressantes à la condition que leur utilisation soit basée sur une approche globale de l'individu prenant en compte l'étude de l'ensemble des phénomènes physiopathologiques qui participent à son déséquilibre. Elles offrent un éventail très large de possibilités thérapeutiques, tous niveaux d'activité pharmacologique confondus. L'utilisation de leurs propriétés thérapeutiques aura deux axes principaux, l'un classique s'occupera de la maladie, l'autre spécifique s'attachera à la correction des désordres reconnus chez le sujet porteur de celle ci.

Seule une parfaite connaissance des propriétés réelles et du niveau véritable d'activité pharmacologique de chacune des plantes médicinales utilisées permet l'élaboration d'un traitement actif et à nocivité désamorcée. Elle en permet un véritable usage stratégique par la mise en place d'une synergie de fait. Celle ci consiste à assembler sur une même ordonnance des plantes à activité analogue ou complémentaire, susceptibles d'associer leurs effets positifs pour induire l'action souhaitée à des doses suffisamment faibles pour ne pas permettre aux effets secondaires non maîtrisables de se manifester.

Le choix d'un traitement phytothérapique seul ou la manière dont seront associés dans un traitement mixte corticothérapie et phytothérapie varieront, d'une part, selon que l'intensité et la virulence de l'agression initiale feront craindre une extension loco-régionale rapide ou générale de l'affection, d'autre part, selon ce que l'examen clinique aura permis d'espérer quant à la réactivité possible du malade, c'est-à-dire l'état actuel de ses défenses et sa possibilité de les mobiliser.

1) Critères de mise en place d'un traitement phytothérapique seul
Le plus souvent, la plante totale est inférieure en puissance, dans son activité symptomatique, à celle du principe actif. Ce n'est que très exceptionnellement qu'un extrait de plante n'aura pas de concurrent chimique ou pourra en remplacer un existant.

Le traitement phytothérapique sera préféré au traitement à base de cortisone lorsque son résultat a d'assez grandes chances de s'avérer :

- supérieur, et c'est parfois le cas,
- identique, mais à moindres frais secondaires,
- moindre apparemment, mais à préférer si on met en balance les effets secondaires du traitement chimique.

2) Principes de base de l'intégration d'un traitement à base de cortisone à un traitement phytothérapique.
- Chaque fois que le médecin doit faire face à une crise aiguë primaire ou évolutive, le risque de destruction rapide d'une fonction sauf intervention urgente et massive, la limite de ses connaissances, le doute sur les capacités réelles du malade à mobiliser ses défenses imposeront d'associer d'emblée phytothérapie et corticothérapie.

Le soutien général apporté à l'organisme des patients sous cortisone par des produits moins toxiques à base de plantes médicinales peut représenter un bénéfice considérable. Leur prescription relève d'une stratégie complexe s'appuyant sur les connaissances médicales les plus modernes. Par leurs propriétés intrinsèques dues en partie à la judicieuse répartition des principes actifs qu'elles véhiculent à dose unitaire variable, elles offrent au thérapeute qui en est conscient la possibilité de solliciter les mécanismes de régulation physiologique propres du malade.

La protection qu'elles peuvent ainsi apporter, à condition qu'elles soient bien prescrites, représente un apport non négligeable à la prévention des complications de la corticothérapie.

Selon nous, l'adjonction du complément phytothérapique au remède cortisonique doit être systématique. Elle permet à la Phytothérapie d'assurer :

- son rôle réducteur : l'association phytothérapie/corticothérapie assure une meilleure tolérance des effets secondaires du médicament cortisonique et diminue leur intensité.

- son rôle correcteur : la phytothérapie, adjointe à la corticothérapie pour corriger le déséquilibre prévisible ou installé, permet de reculer ou d'éviter l'apparition d'autres maladies induites qu'il faudrait traiter par des remèdes chimiques d'une autre classe.
Elle constitue ainsi à la fois une économie médicamenteuse et une épargne iatrogène.

- L'association du traitement phytothérapique au traitement cortisonique permet dans certains cas de réduire la dose initiale du remède et d'éviter l'escalade des doses à appliquer, aux conséquences souvent redoutables pour le patient. Elle peut écourter la durée de la phase aiguë de l'affection, abréger d'autant le temps d'application de la cortisone et permettre d'arriver ainsi plus vite au stade où un traitement phytothérapique peut être maintenu seul.

- L'association phytothérapie/corticothérapie rend plus rare le recours à une poly-association de remèdes chimiques complémentaires, et plus particulièrement quand le remède à base de cortisone déjà en place n'a pas empêché le génie évolutif propre de la maladie d'aller spontanément vers l'aggravation. Il y a alors facilitation de l'action cortisonique.

Le traitement qui doit s'attacher essentiellement à la protection du malade comporte les éléments stratégiques établis en fonction de chaque patient, principe fondamental sur lequel repose toute thérapeutique de terrain : la personnalisation de l'ordonnance. La stratégie est fondée sur l'optimisation des fonctions directement impliquées dans la lutte de l'organe et de l'organisme contre la maladie. Elle associe de façon systématique une réduction des principaux facteurs d'accompagnement qui affaiblissent l'organisme à une tentative de correction des facteurs de rupture de l'équilibre spécifique qui précède le plus souvent l'installation de toute maladie.

Elle évitera de substituer une agression à une autre par le respect de posologies qui, sans amoindrir l'action des plantes médicinales utilisées, permettent d'éviter le plus possible toutes manifestations d'effets secondaires.

Pour accéder à son idéal hippocratique, la médecine doit savoir tendre vers une juste balance entre les problèmes posés par la maladie et ceux posés par le patient qui en souffre. Sans négliger les soins propres à affaiblir directement la maladie constituée, le médecin doit s'efforcer de préférer, chaque fois que cela est possible, une thérapeutique privilégiant la responsabilité de l'organisme dans la maîtrise de son état de santé à toutes celles à action substitutive, pour le meilleur devenir du patient.